Critique

Publié le 16 novembre, 2023 | par @avscci

0

Vincent doit mourir de Stéphan Castang

Un beau matin, un homme comme les autres est victime d’une véritable agression sans mobile apparent. Un incident suivi un peu plus tard d’un déchaînement irrationnel de fureur qui jette la stupeur parmi son entourage et l’incite à se soigner et surtout à se mettre en retrait, sans qu’il ait pour autant quoi que ce soit à se reprocher. Devenu le bouc-émissaire de ces agressions aussi sauvages qu’irrationnelles, Vincent va devoir prendre sur lui pour partir en quête de ces inconnus qui lui veulent du mal. Le point de départ de ce film est de ceux qui peuvent mener à des développements multiples. Stéphan Castang a choisi pour interprète principal un acteur qui a fait ses preuves dans des rôles parfois extrêmes, Karim Leklou, colosse aux pieds d’argile aussi à l’aise en faux gourou de Barbès dans Goutte d’Or qu’en prisonnier permissionnaire en proie à des troubles psychiques dans Temps mort. Le réalisateur joue avec habileté du contraste entre sa carrure imposante et une vulnérabilité qu’il exprime en se mettant volontiers à nu. Comme pour s’imposer un défi contre nature en donnant le meilleur de lui-même. Il convient de souligner une spécificité de ce premier film assez peu commune dans le cinéma français en proie à la sacro-sainte politique des auteurs, son scénario original n’est pas l’œuvre de son réalisateur, mais de Mathieu Naert. Une spécificité qui va de pair avec un souci de s’inscrire dans la lignée des premiers films de George Romero en orchestrant un glissement progressif de la réalité qui crée une atmosphère oppressante. S’agit-il de la naissance d’une nouvelle école ?

Jean-Philippe Guerrand

Film franco-belge de Stéphan Castang (2023), avec Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot, Jean-Rémi Chaize. 1h48.




Back to Top ↑