Critique Une histoire d'amour et de désir de Leyla Bouzid

Publié le 30 août, 2021 | par @avscci

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Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid

Certains films portent un joli titre, mais dont on se demande quel rapport il entretient avec lui. Certains titres sont au cœur du sujet, mais n’ont guère plus de charme qu’une étiquette sur un produit de base au supermarché. Une histoire d’amour et de désir est poétique et correspond exactement à ce que raconte le film… Soit une relation amoureuse entre un jeune homme et une jeune femme, qui fréquentent les mêmes amphis à la fac. Il est né en France, mais conserve certaines valeurs apportées par ses parents, immigrés maghrébins. Elle vient de Tunisie et entend bien profiter à plein de ce que la France peut apporter. La relation amoureuse est donc déséquilibrée, et contrairement à ce que montre Jean Renoir dans Partie de campagne, c’est l’homme qui joue les mijaurées alors que la femme est prête à franchir le pas d’un contact charnel. La signataire du film, Leyla Bouzid est elle-même née à Tunis, elle a aussi fait des études de lettres à la Sorbonne. Il n’est pas interdit de penser qu’il ya des accents autobiographiques dans le film. Peut-être la relation amoureuse est-elle purement fictionnelle (cela ne nous regarde pas), mais en tous cas ce décalage culturel est évidemment au cœur des préoccupations de la cinéaste, qui nous avait proposé il y a six ans un premier long tout à fait éclairant, narrant les émois d’une jeune fille appartenant à la bonne bourgeoisie tunisienne face au conservatisme des siens… Une histoire d’amour et de désir est un film délicat et sensible, qui nous touche d’autant mieux qu’il ne cherche pas à démontrer. Le ton n’est pas (tout à fait le même), mais ses personnages pourraient tout à fait loger dans Les Olympiades d’Audiard…

Yves Alion

Film français de Leyla Bouzid (2021), avec Sofia Lesaffre, Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor. 1h42.




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