Critique Une barque sur l'océan d'Arnold de Parscau

Publié le 26 août, 2020 | par @avscci

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Une barque sur l’océan d’Arnold de Parscau

Une fille d’expatriée entreprend d’initier au piano un artiste indonésien autodidacte dans les bras duquel elle finit par succomber. Tandis que le jeune homme commence à voler de ses propres ailes en composant des morceaux de plus en plus élaborés et en s’affranchissant de celle qui lui a tout appris, cette passion interdite commence à leur peser pour des raisons différentes. Singulière initiative que cette love story tournée intégralement à Bali avec des interprètes inconnus qui raconte la plus banale des histoires d’amour impossibles, sans jamais sombrer pour autant dans les clichés les plus éculés. Sans doute grâce à la photogénie envoûtante des deux protagonistes principaux : Hari Santika et surtout la très sensuelle Dorcas Coppin. Il y a quelque chose qui relève du péché originel dans leur romance clandestine, mais le scénario nous épargne le pire : le sempiternel jugement moral qu’impliquent les amours ancillaires. La singularité du film est d’aller au bout de son propos et de choisir pour personnage principal masculin un garçon enivré de sa propre vanité artistique. Avec en leitmotiv ce morceau de Maurice Ravel réputé d’une difficulté exceptionnelle qui s’intitule Une barque sur l’océan et convient parfaitement à la thématique de ce film qui n’a jamais peur de jouer sur la corde sensible. Remarqué pour un premier long métrage très étrange, Ablations, le réalisateur Arnold de Parscau manifeste ici une capacité d’adaptation étonnante qui ne laisse aucunement présager de la suite que prendra sa carrière. Il cumule par ailleurs ici les fonctions de producteur, de scénariste et de chef opérateur, comme s’il voulait embrasser toutes les facettes du cinéma.

Jean-Philippe Guerand

Film français d’Arnold de Parscau (2019), avec Hari Santika, Dorcas Coppin, Elisza Cahaya 1h35.  




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