Critique Tralala d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Publié le 3 octobre, 2021 | par @avscci

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Tralala d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Réjouissant et bourré d’énergie, le nouveau film des frères Larrieu est un hymne à la liberté et à l’indépendance. Son personnage principal, Tralala, chanteur des rues bohème et désargenté, part à Lourdes sur un coup de tête, après avoir rencontré une jeune fille qui lui a énigmatiquement intimé de ne pas être lui-même. Dans la ville des miracles, une femme reconnaît en lui son fils disparu, et le voilà accueilli à bras ouverts par cette famille inespérée, auprès de laquelle il joue momentanément le rôle de confident, de guide, presque de « bon génie ». Comme un miroir, il renvoie à chacun ce qu’il espérait trouver en lui, et le révèle à lui-même. A la tête d’un casting uniformément formidable, de Josiane Balasko en mère aimante à Bertrand Belin en frère blessé, Mathieu Amalric incarne avec charme et nonchalance cet “électron libre” accro à “l’ivresse des départs”. Sans prétention, mais avec une légèreté pétillante, le film assume à la fois ses incursions dans le burlesque et dans la comédie musicale, distillant tout au long d’un récit gentiment foutraque et volontairement invraisemblable des sommets de cocasserie comme des bribes d’émotions pures. La bande originale, signée Philippe Katerine, Jeanne Cherhal ou encore Dominique A, vient sans cesse en contrepoint pour révéler les failles et la fragilité des sentiments. Tralala mêle ainsi la fantaisie d’un irrésistible feel good movie à l’amertume de retrouvailles impossibles.

Marie-Pauline Mollaret

Film français d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu (2021), avec Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Mélanie Thierry, Bertrand Belin, Maïwenn. 2 h.




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