Critique

Publié le 11 janvier, 2024 | par @avscci

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Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal Purevdash

Une école au bout du monde. À Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, vit Ulzii, un fort en thème issu d’un milieu modeste en qui l’un de ses professeurs détecte un lauréat potentiel d’un concours scientifique qui pourrait lui donner accès à une bourse d’études et à un avenir souriant. Mais c’est compter sans un impondérable : sa mère étant partie travailler à la campagne en plein hiver, l’aîné chargé de veiller sur son frère et sa sœur doit trouver de quoi subvenir à leurs besoins coûte que coûte… Malgré son cadre pittoresque, le premier long métrage de la réalisatrice Zoljargal Purevdash raconte une histoire universelle qui se déroule dans une société où le temps semble s’être arrêté et où émerge la personnalité de son jeune interprète principal au visage impénétrable, sorte de cousin mongol d’Antoine Doinel qui, comme le souligne le titre, aimerait bien pouvoir vivre sa vie en pratiquant la politique de l’autruche et se dérober devant des responsabilités qui ne sont pas de son âge. Cette histoire édifiante mais jamais mièvre constitue aussi un éloge de l’éducation en tant qu’ascenseur social. Si seulement je pouvais hiberner s’inscrit dans la longue tradition de ces films idéalistes qui laissent entrevoir un avenir meilleur, tout en semant sur ce parcours une bonne dose d’embûches. Zoljargal Purevdash excelle dans l’art délicat de l’étude de caractères et brosse des portraits saisissants de ses personnages. L’école qu’elle décrit peut transformer les rêves en réalité, mais ce film n’aspire pas pour autant au statut de conte moral. Il est bien trop malicieux pour cela.

J.-P. G.

Baavgai Bolohson. Film mongolo-franco-helvéto-qatarien de Zoljargal Purevdash (2023), avec Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan. 1h38.




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