Critique Seize Printemps de Suzanne Lindon

Publié le 15 juin, 2021 | par @avscci

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Seize Printemps de Suzanne Lindon

Que Suzanne Lindon soit la fille Vincent L. et de Sandrine K. n’a aucune importance. Elle pouvait devenir cinéaste, actrice, vétérinaire ou trapéziste, être la « fille de » ne prouve rien du tout. Par contre, qu’elle écrive un scénario à quinze ans et le réalise à dix-neuf ans, en jouant aussi le personnage principal, en étant à l’écran d’un bout à l’autre du film, nous intéresse davantage. Qu’elle exprime les sensations, les sentiments d’une fille de seize ans, en Scope, à Paris, une fille sans problème, plutôt favorisée, s’entendant bien avec ses parents et s’ennuyant juste un peu avec les jeunes gens de son âge, voilà qui devient de plus en plus original. Seize Printemps, en effet, ne ressemble en rien aux paquets de récits sentimentaux plus ou moins ratés qui obsèdent cinéma et littérature depuis qu’il y a des films et des livres. Suzanne Lindon raconte une histoire d’amour ordinaire en évitant systématiquement tous les poncifs, toutes les longueurs, toutes les scènes  convenues qu’on pourrait attendre. Elle règle avec sûreté le problème des « scènes d’amour », des « scènes de famille », des « scènes de lycée ». En 74 minutes, elle impose une voix originale, tord le cou aux conventions, raconte ses « seize printemps » en surprenant toujours. Quoi de plus fort que raconter une histoire cent fois dépliée en montant avec légèreté, aplomb, émotion, des séquences qu’on ne voit presque jamais au cinéma ? Suzanne Lindon est née le 13 avril de l’an 2000. On n’assiste pas souvent à d’aussi brillants commencements.

René Marx

Film français de Suzanne Lindon (2020), avec Suzanne Lindon, Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Florence Viala. 1h14.




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