Sage-homme de Jennifer Devoldere

Dans un premier temps, on se dit que c’est un peu facile. Que le décalage et l’impertinence consistant à intégrer un jeune homme à une équipe de sage-femmes est au fond très vite accepté et que le film prend des teintes de feelgood movie un peu lisse. Et puis peu à peu le charme opère. Parce que le duo Melvin Boomer (impeccable) Karin Viard (toujours forte en gueule, mais qui cache une fêlure) est parfait. Parce que le film est au fond profondément féministe et qu’il ne prend aucun recul goguenard (ce qui pourtant aurait été facile) par rapport à son sujet. Parce qu’il trouve un rythme, un ton, une couleur sans la moindre fausse-note. Et aussi bien sûr parce qu’il nous montre en creux comment fonctionne le système de santé en France, avec ses forces et ses faiblesses. On n’est pas loin du film de Thomas Lilti (qui fut médecin avant d’être cinéaste), Hippocrate, qu’il déclina par la suite sous forme de série. Une chronique au cœur du système à hauteur d’homme (et de femme) humaine et chaleureuse.

Yves Alion

Film français de Jennifer Devoldere (2023), avec Karin Viard, Melvin Boomer, Steve Tientcheu. 1h45.