Critique

Publié le 9 avril, 2024 | par @avscci

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Nous, les Leroy

Chez les Leroy, c’est au moment où le couple parental bat de l’aile que le mari hâbleur a l’idée saugrenue d’organiser un pèlerinage familial sur les lieux mémorables qui ont jalonné leur bonheur. On passera sur le fait que le scénario de ce film ressemble beaucoup à celui d’On sourit pour la photo de François Uzan où Jacques Gamblin embarquait femme et enfants en Grèce afin de reconstituer méticuleusement les moments de bonheur de son album de famille. C’est cette fois José Garcia qui tient ce rôle et tente par son bagout de concessionnaire automobile de sauver son couple d’un désastre consommé. Avec face à lui Charlotte Gainsbourg à qui la comédie sentimentale sied si bien. Transfuge du collectif Golden Moustache associé à des succès comme Bloqués et La flamme, Florent Bernard alias FloBer signe là un premier film lisse et sans audace. Nous, les Leroy semble sorti d’une autre époque où le parcours imposé du road movie est mis au service d’une cause perdue. Il eut fallu un Jean-Paul Rappeneau, un Philippe de Broca, un Yves Robert voire l’Éric Lartigau de Prête-moi ta main (2006) ou le Pascal Chaumeil de L’Arnacœur (2010) pour faire pétiller cette comédie sentimentale qui se contente de piétiner les sentiers battus sans rien inventer. Admettons toutefois que ce n’est pas chose facile que de faire rire d’un couple qui se déchire et encore plus ardu de convaincre les spectateurs qu’ils passeront un bon moment à ce spectacle banal traité en l’occurrence sans empathie ni tendresse. Seuls les seconds rôles Lyes Salem, Luis Rego et Sébastien Chassagne s’en tirent honorablement.

Jean-Philippe Guerand

Film français de Florent Bernard (2024), avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry, Hadrien Heaulmé 1h43.




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