Critique My Zoé de Julie Delpy

Publié le 30 juin, 2021 | par @avscci

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My Zoé de Julie Delpy

S’il est un reproche qu’on ne peut pas formuler à l’encontre de Julie Delpy, c’est de se répéter. Chacun de ses films semble conçu comme une réaction aux précédents. Avec en guise de fil de rouge des prises de position nettes et parfois tranchantes, quitte à changer régulièrement de background géographique, comme la comédienne française l’a fait en partant s’installer à l’âge de 25 ans aux États-Unis où elle a obtenu deux nominations à l’Oscar pour sa contribution aux scénarios de Before Sunset (2004) et Before Midnight de Richard Linklater. Elle met aujourd’hui cette expertise à profit avec My Zoé, qui débute comme un drame sentimental et s’achève sur un registre ô combien plus surprenant. Un pari dramaturgique radical où l’amour fou d’un couple pour sa fille unique va peu à peu s’approcher de la folie. Zoé est une gamine exceptionnelle qui entretient une relation fusionnelle avec ses parents au point de devenir leur unique trait d’union. Jusqu’au moment où la petite fille va contribuer à creuser malgré elle un fossé abyssal entre cet homme et cette femme dont elle est la raison de vivre. La première moitié du film est traitée sous la forme d’un drame psychologique à haute ension dans lequel Julie Delpy sort les griffes face à Richard Armitage. La suite de cette scène de ménage d’une tension exponentielle marque une rupture de ton radicale sur laquelle il serait inconvenant de gloser, sous peine de nuire à la sidération des spectateurs face à un twist comme le cinéma en ménage assez peu. Julie Delpy s’y aventure dans des sables mouvants rarement explorés à l’écran…

Jean-Philippe Guerand

Film germano-franco-britannique de Julie Delpy (2020), avec Julie Delpy, Richard Armitage, Daniel Brühl, Gemma Arterton. 1h42.




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