Critique

Publié le 15 juin, 2024 | par @avscci

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Love lies bleeding

Deuxième film de la cinéaste anglaise Rose Glass, après l’excellent et très remarqué St MaudLove lies Bleeding est une preuve de l’ambiance et des capacités de la cinéaste, malgré des maladresses qui sont néanmoins un témoignage de son culot artistique. L’intrigue se situe dans les années 80, contexte devenu cliché ces derniers temps mais qui prend ici tout son sens, en faisant de cette époque l’emblème du milieu du film, les clubs de musculation. Soit une jeune femme, incarnée par Kirsten Stewart, qui rencontre et tombe amoureuse d’une vagabonde, championne potentielle de muscu, par ailleurs, en route vers une compétition, et interprétée par l’actrice et bodybuildeuse Katy O’Brian. La belle idylle est bien évidemment percutée par le réel et la violence, ici parfaitement multiple, à la fois sociétale, familiale et sentimentale. Love lies Bleeding prend littéralement à bras le corps un bon nombre de thèmes actuellement en vue, tels que le féminisme ou la masculinité toxique, pour en livrer une version volontairement exacerbée, parfois grotesque, reflétée par les corps gonflés des athlètes culturistes, féminines ou masculins. Ce choc entre la violence patriarcale et une toute puissance physique féminine, prend un sens littéral délirant dans sa dernière partie, que l’on peut trouver ridicule ou touchante, c’est selon. Mais l’audace et la force du regard de Glass sont indéniables, et si elle ne tient pas ici sa grande œuvre, on peut penser que celle- ci ne va guère tarder.

Pierre-Simon Gutman

Film américain de Rose Glass (2023) avec Kirsten Stewart, Katy O’Brian, Ed Harris. 1h44.




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