Critique Les Meilleures de Marion Desseigne Ravel

Publié le 6 mars, 2022 | par @avscci

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Les Meilleures de Marion Desseigne Ravel

Il y a plusieurs façons de résumer ce film. On peut y voir une chronique de banlieue. Il est également possible d’y percevoir le récit d’une passion au sein d’une cité où la rumeur peut devenir un poison. C’est enfin l’histoire de deux adolescentes qui vont passer de l’amitié à l’amour dans un contexte où l’homosexualité constitue encore un véritable tabou. Pour son premier long métrage, Marion Desseigne Ravel n’a pas choisi la facilité. Elle signe un authentique mélodrame dans un cadre inhabituel et orchestre ce coup de foudre au féminin en milieu hostile. Les Meilleures s’attache à deux filles qui ont tout pour devenir amies et vont se laisser submerger par des sentiments qui en viennent à les dépasser, avec les dégâts collatéraux qu’implique le regard de leur entourage. Au-delà de cette histoire d’amour pas si simple, affleure une étude de mœurs qui souligne à quel point certaines communautés continuent à vivre en marge des avancées des mœurs. La réalisatrice décrit l’éveil de l’amour, la cristallisation de la passion et ce moment où les sentiments emportent tout sur leur passage. Ses deux protagonistes sont des adolescentes confrontées à des pulsions prohibées dans un univers où il n’est pas question de dissimuler ses joies et ses peines à sa communauté de cœur. Sauf quand la ligne rouge est franchie, en l’occurrence ici le tabou de l’homosexualité. La réussite de ce film pétillant est de réussir à trouver la juste distance entre la pure romance, sublimée par deux interprètes lumineuses, Lina El Arabi et Esther Bernet-Rollande, et un phénomène de société bien réel.

Jean-Philippe Guerand

Film français de Marion Desseigne Ravel (2020), avec Lina El Arabi, Esther Bernet-Rollande, Mahia Zrouki. 1h20. 




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