Critique Les enfants du soleil de Majid Majidi

Publié le 3 janvier, 2022 | par @avscci

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Les Enfants du soleil de Majid Majidi

Majid Majidi a de la suite dans les idées, ainsi que l’atteste sa filmographie dont on a inexplicablement perdu le fil il y a une douzaine d’années, au lendemain du Chant des moineaux, Ours d’or du festival de Berlin en 2008. Ce cinéaste iranien né en 1959 a consacré ses œuvres les plus connues à l’enfance dont Les Enfants du ciel (1997), La Couleur du paradis (1999) et La Pluie (2001) qui lui ont valu à trois reprises le Grand Prix des Amériques du festival de Montréal. Il ajoute aujourd’hui un nouveau chapitre à ce cycle avec Les Enfants du soleil, qui a valu le prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète à Rouhollah Zamani lors de la dernière Mostra. Celui-ci y incarne l’aîné d’un quatuor de gamins qui survivent tant bien que mal. Jusqu’au moment où un mafieux les engage pour dénicher un trésor enfoui sous le site d’une école où ils vont devoir s’inscrire et frayer avec des gamins de leur âge. Sous l’intrigue policière se cache évidemment un second niveau de lecture qui s’apparente à la chronique sociale, cette chasse au trésor étant le prétexte à un portrait de cette jeunesse livrée à elle-même qui a déjà inspiré au cinéaste tant de films aussi justes que touchants. Pas question pour Majidi de se bercer d’illusions. Même s’il s’autorise un écart vers l’aventure chimiquement la plus pure, lors de la recherche du trésor, la réalité se charge de renvoyer ses jeunes anti-héros à une fatalité sociale qui ne succombe jamais au misérabilisme. C’est à ce genre de détails qu’on reconnaît le tact de ce disciple impressionniste de Vittorio de Sica et de Ken Loach.

Jean-Philippe Guerand

Khorshid. Film iranien de Majid Majidi (2020), avec Rouhollah Zamani, Ali Nasirian, Javad Ezzati, Tannaz Tabatabaei, Mahdi Mousav, Shamila Shirzad, Abolfazl Shirzad, Mani Ghafouri 1h39. Sortie le 29 décembre.




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