Critique Le Pardon de Behtash Sanaeetha et Maryam Moghaddam

Publié le 3 novembre, 2021 | par @avscci

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Le Pardon de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha

Un an après l’exécution de son mari accusé de meurtre, une jeune veuve découvre qu’il était innocent. Résolue à obtenir la réhabilitation du défunt, elle se lance dans un combat forcément déséquilibré contre le système judiciaire iranien. Au même moment, un homme inconnu vient payer une dette dont elle ignorait tout, et l’aide à trouver un nouvel appartement, tandis que son beau-père essaye de la priver de la garde de sa fille sourde et muette.

Le cinéma iranien nous a habitués aux dilemmes cornéliens qui frappent sans pitié ses protagonistes comme aux rouages implacables d’une société qui préfère broyer les individus plutôt que de se remettre en question. On ne sera donc pas surpris de l’étau anxiogène qui se referme sur cette jeune et jolie veuve. Indéniablement, le propos est puissant, et les réalités sociales du pays nous apparaissent une fois de plus dans toute leur cruelle absurdité. Mais c’est aussi là, dans cette absence absolue de surprise, que se situe la limite du film. Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeh déroulent en effet leur récit avec honnêteté, mais en suivant des rails si tracés qu’ils flirtent sans cesse avec l’exercice de style désincarné, et un peu académique. On voit donc arriver de loin les rebondissements mélodramatiques, les situations parfois convenues et même les dialogues dialectiques qui mettent ostensiblement en lumière la manière dont l’Etat se dédouane de tout, y compris du meurtre d’innocents (“C’était la volonté divine” répètent les différents protagonistes), ce qui au bout du compte empêche le film d’aller au-delà de la démonstration édifiante.

Marie-Pauline Mollaret

Film iranien de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha avec Maryam Moghadam, Alireza Sani Far




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