Critique

Publié le 25 avril, 2024 | par @avscci

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Le Mangeur d’âmes de Julien Maury et Alexandre Bustillo

Avec ce nouveau long métrage, son septième, le duo Julien Maury/Alexandre Bustillo démontre que ses membres constituent bien la force la plus permanente de cette génération qui, au milieu des années 2000, voulut relancer le cinéma de genre français. Il n’en reste plus grand-chose, mais ces deux cinéastes sont encore là… Ils ont parfois cédé aux sirènes d’Hollywood et de l’international, mais sans jamais se perdre et en retournant toujours en France, avec cette volonté bien à eux de créer un fantastique horrifique influencé par l’Amérique et l’Asie, tout en restant ancré dans leur pays, comme le prouvait notamment leur ambitieux deuxième film, Livide. Le Mangeur d’âmes investit (un peu) un nouveau terrain en s’aventurant cette fois plus franchement du côté du thriller (toujours beigné d’horreur), adapté d’un roman noir français récent. En se penchant sur un duo de policiers enquêtant sur des disparitions d’enfants, les auteurs n’échappent pas toujours aux clichés (notamment dans les twists). Situer l’action au cœur des montagnes et d’une région isolée de France est louable, mais la malédiction « téléfilm France 3 » rôde parfois. Finalement, c’est lorsque le récit, dans sa dernière partie, s’aventure le plus franchement dans l’effroyable que la capacité des cinéastes à créer des endroits beaux et effroyables, à faire du décor l’essence de leur cinéma, ressurgit enfin. De plus, en confiant à Virginie Ledoyen le rôle central d’une détective cynique et endurcie, Maury et Bustillo démontrent que l’ancienne égérie des années 2000 vieillit fort bien, est même prête pour d’autres rôles et un retour de flamme attendu.

Pierre-Simon Gutman

Film français de Julien Maury et Alexandre Bustillo (2023), avec Virginie Ledoyen, Paul Hamy, Sandrine Bonnaire, Malik Zidi. 1h50.




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