Critique

Publié le 20 février, 2023 | par @avscci

0

La Romancière, le Film et le heureux hasard de Hong Sangsoo

L’héroïne du nouveau film de Hong Sangsoo, Grand Prix du Jury à Berlin en 2022, est romancière. Elle est interprétée par Lee Hyeyoung, qu’on avait vu en 2021 dans Juste sous vos yeux, du même auteur. Cette comédienne, très connue en Corée, s’était éloignée des écrans avant de réapparaître grâce à Hong Sangsoo. Celui-ci est, comme d’habitude, scénariste, réalisateur, producteur, monteur, mixeur, chef opérateur, et il a composé la musique de son film. Il préfère travailler avec peu d’argent et partage l’opinion d’Alain Cavalier qui dit que « les films chers coûtent cher en liberté au cinéaste ». Une liberté, donc, inversement proportionnelle à la quantité de wons investis. La romancière rend visite à une amie libraire, rencontre un réalisateur et sa femme, puis une actrice jeune et jolie (Kim Minhee, bien sûr) avec qui elle décide de faire un film. On parle énormément, on mange avec appétit, on boit sans crainte. Hong Sangsoo a toute une stratégie, on le sait, qui consiste à faire boire les acteurs suffisamment pour utiliser les effets de l’ivresse sans qu’ils perdent le contrôle de leur art. Subtile alchimie. Comme dans ses autres films, nous sommes suspendus avec un intérêt (quasi) constant au dialogue, aux regards, aux imprévus de la narration. Narration imprévue même par l’auteur qui écrit ses dialogues à la veille de chaque jour de tournage. Charme intact du travail de Hong, enchanteur ou monotone selon le goût de chacun et l’heureux hasard des sensibilités baladeuses. On ajoutera, pour l’anecdote, que les distributeurs français ont choisi un titre affligé d’une belle faute de français…

René Marx.

So-seol-ga-ui Yeong-hwa. Film coréen de Hong Sangsoo (2022), avec Lee Hyeyoung, Kim Minhee, Seo Youngwha, Park Miso. 1h32.




Back to Top ↑