Publié le 4 décembre, 2021 | par @avscci
0La Pièce rapportée d’Antonin Peretjatko
Un carton nous avertit en préambule : « Par mesure de parité, le titre comporte autant de voyelles que de consonnes ». C’est très drôle, une façon subtile et décalée de humer l’air (un peu chargé) de ce temps. Après, c’est moins bien… En adaptant une nouvelle de Noelle Renaude, Il faut un héritier, Antonin Peretjatko a sans doute lui-même installé quelques rails qui permettent au récit d’aller (plus) droit (que d’habitude), limitant ainsi sa propension au burlesque, genre dont il est l’un des très rares tenants contemporains. On regrette évidemment la folie de La Fille du 14 juillet, son premier long, qui avait porté l’absurde à incandescence. Dans le cas qui nous intéresse, la voix off n’est pas formidable et le tableau qui est fait du fossé séparant les gens de la haute et le petit peuple manque pour le moins de fraîcheur, sinon d’originalité. Reste qu’il est plaisant de constater que le Gilets jaunes existaient il y a déjà des lustres (et qu’il était de bon ton de les tirer comme des lapins) ou que Josiane Balasko sait porter avec élégance un exosquelette. Et bien sûr qu’Anaïs Demoustier (dans un rôle on ne peut plus différent de celui de Chère Léa, que l’on découvrira dans deux semaines) reste, quoi qu’elle fasse, une incarnation de la grâce.
Yves Alion
Film français d’Antonin Peretjatko (2020), avec Anaïs Demoustier, Josiane balasko, Philippe Katerine. 1h26.