Critique I Basilischi

Publié le 26 mai, 2022 | par @avscci

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I Basilischi de Lina Wertmüller

Lina Wertmüller (1928-2021) est, avec Liliana Cavani (née en 1933), la seule femme qui ait compté comme cinéaste en Italie dans le courant des années soixante et soixante-dix. Wertmüller tourna des films à succès, fut admirée par les Américains. Elle reçut même un Oscar d’Honneur en 2019. Mais de son œuvre, souvent pesante et caricaturale, il reste bien peu de choses aujourd’hui, à part le talent certain de ses fidèles interprètes, Mariangela Melato et Giancarlo Giannini. Ce premier long-métrage, qu’elle a réalisé à l’issue d’une première expérience d’assistante sur le Huit et demi de Fellini est sans doute son film le plus intéressant. Tourné a la limite des Pouilles et de la Basilicate, il est un démarquage avoué des Vitelloni de Fellini (1953). Ces basilics (de Basilicate !) sont de jeune petits-bourgeois désœuvrés, sexuellement frustrés, sans perspective d’épanouissement, qui tournent en rond, suivis en cela par l’intelligente caméra de Gianni di Venanzo et accompagnés par la musique subtile d’un jeune Ennio Morricone. Wertmüller ne manque pas d’appuyer sur le grotesque, ton supportable ici et qui deviendra vite abusif dans ses films suivants. Les images sont très belles, le mélange de comique et de tragique, qui fait parfois irruption de façon totalement imprévisible (elle évoque le viol, montre le suicide avec un certain courage) donne une force certaine à ces débuts dans la mise en scène. L’une des femmes qui apparaît comme « touriste » dans ce village perdu est Flora Carabella, pour son premier rôle au cinéma. Elle présenta Wertmüller à Fellini : elle était, depuis 1950 l’épouse de Marcello Mastroianni. René Marx

Film italien de Lina Wertmüller (1963), avec Antonio Petruzzi, Stefano Satta Flores, Sergio Ferrarino, Flora Carabella. 1h24.




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