Critique

Publié le 7 juillet, 2022 | par @avscci

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Ennio de Giuseppe Tornatore

Voici un film totalement atypique dans lequel un réalisateur célèbre un artiste dont il a croisé la route et auquel il rend ce que son aîné lui a donné alors que lui-même débutait dans sa carrière. Entre le réalisateur Giuseppe Tornatore et le compositeur Ennio Morricone, tout a commencé par Cinema Paradiso, une célébration majuscule du cinéma en tant qu’objet amoureux. Il aura tout de même fallu attendre Les Moissons du Ciel de Terrence Malick pour que le maestro italien soit reconnu par Hollywood et nommé pour la première fois à l’Oscar… en 1979. Quant à la sacro-sainte statuette, il ne pourra l’étreindre qu’en 2007 en recevant un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre, avant de transformer sa sixième nomination en trophée à part entière avec Les Huit Salopards de Quentin Tarantino en 2016, à l’âge canonique de 87 ans (un record absolu, toutes catégories confondues, jusqu’au couronnement de James Ivory) et seulement quatre ans avant sa disparition. C’est ce destin singulier que retrace Ennio, documentaire de plus de deux heures et demie qui suit la destinée singulière d’un musicien novateur passé du classique à la variété qui devra ses plus riches heures à un camarade d’école perdu de vue, Sergio Leone, en accompagnant l’avènement du western-spaghetti. Ennio Morricone a contribué à plus d’un demi-millier de films en six décennies et a vendu soixante-dix millions de disques. Ce boulimique est ici célébré par un film à sa démesure qui abonde d’archives et de témoignages. Tornatore a longuement mûri cet hommage magistral et ça se ressent à chaque instant. Son hommage est somptueux.

Jean-Philippe Guerand

Ennio, il maestro. Film documentaire italien de Giuseppe Tornatore (2022), avec Giuseppe Tornatore, Ennio Morricone, Bernardo Bertolucci, Giuliano Montaldo. 2h36.




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