Critique

Publié le 26 septembre, 2023 | par @avscci

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Dogman de Luc Besson

Que l’on apprécie ou non l’œuvre de Luc Besson, force est d’admettre que le réalisateur est apparu plus ou moins inspiré à certains moments de sa carrière. Certaines de ses dernières productions (la trilogie Arthur et les Minimoys, The Lady, Malavita) étaient désinvesties, sans personnalité ni souci de finition. Avec DogMan, c’est au retour de l’auteur auquel on assiste, comme en témoigne le plan d’ouverture : un travelling avant en plongée qui ouvrait parmi ses meilleures fictions (Nikita, Léon, Le Cinquième Élément). Ici, il fait de nouveau le portrait d’un marginal, cette fois cousin du héros du récent Joker et sorte de parrain queer. C’est un ancien enfant battu, aujourd’hui travesti, vivant dans un intérieur délabré, entouré de chiens qui l’adorent et dont il prétend qu’ils sont les seuls à pouvoir le comprendre. À partir de ce personnage, une intrigue policière sans grande originalité se déploie. Et le film s’apprécie en dépit de l’habituel style grossier du cinéaste : simplisme des dialogues, grande naïveté dans le propos et esthétique d’un goût régulièrement douteux. La fin, tentant maladroitement une grande séquence mélodramatique, n’évite pas le ridicule, mais peu importe : Luc Besson est là et croit en son histoire. Lorsqu’il fait un fondu enchaîné entre le héros petit garçon et lui devenu adulte, afin de signifier qu’en son for intérieur il y a un enfant qui pleure, le procédé est évidemment épais, mais sincère. Cette fraîcheur est touchante. DogMan est-il un bon film? Peut-être pas. Est-il un bon film de Luc Besson, cet éternel adolescent? Peut-être bien.

Tancrède Delvolvé

Film français de Luc Besson avec Caleb Landry Jones, Jonica T. Gibbs, Michael Garza et Bianca Melgar. 1h53.




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