Critique Une fille facile de Rebecca Zlotowski

Publié le 29 août, 2019 | par @avscci

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Une fille facile de Rebecca Zlotowski

Une fille sage reçoit sa cousine délurée pour les vacances d’été dans le Sud de la France. C’est le quatrième film de Rebecca Zlotowski, après Belle Epine, Grand Central et Planétarium. La réalisatrice invoque de prestigieux prédécesseurs : Rohmer (La Collectionneuse) Rozier (Adieu Philippine), Zurlini (La Fille à la valise)), Pessoa (Le Banquier anarchiste), pour ce récit lumineux, adolescent, opposant au cynisme de l’argent et du pouvoir la sincérité d’une jeunesse intègre malgré tout. Les deux jeunes filles, de milieu très modeste, rencontrent la jet set profiteuse et désabusée. Les dandys jouisseurs ne pourront rien, finalement, contre la lucidité des filles modernes. Le film regorge de références souvent gênantes par leur insistance, les stéréotypes empêchent l’adhésion. L’image « Plein Soleil » est belle et retient souvent le spectateur. Et surtout, dans une distribution assez terne (Clotilde Courau s’en sort très bien mais les autres acteurs sont corsetés par des rôles trop convenus) il y a l’apparition d’une extraordinaire personnalité, Zahia Dehar, de ces actrices dont on peut penser qu’elles sauveraient n’importe quel film par leur énergie, leur originalité. Elle parle, bouge, existe comme Bardot (c’est évidemment un compliment). Faisant disparaître par un talent éclatant tout souvenir de sordides faits divers vieux de dix ans, sa présence justifie mille fois d’aller voir ce film mal ficelé.

René Marx

Film français de Rebecca Zlotowski (2019), avec Mina Farid, Zahia Dehar, Benoit Magimel, Clotilde Courau. 1h31.




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