Critique Un jour de pluie à New York de Woody Allen

Publié le 24 septembre, 2019 | par @avscci

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Un jour de pluie à New York de Woody Allen

À l’image d’Éric Rohmer qui rajeunissait ses protagonistes, mais semblait les comprendre de mieux en mieux, Woody Allen n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il s’attache à des êtres en devenir. Son nouvel opus est une étude de mœurs contemporaine qui observe un bébé couple le temps d’un week-end. Aspirante-journaliste, Ashleigh entend interviewer un réalisateur de renom, mais porte sur la célébrité un regard de midinette. Plus blasé que magnifique, Gatsby se contente quant à lui de l’accompagner avec l’intention de passer un bon moment en amoureux. Les circonstances les amèneront finalement à se séparer et auront raison de leurs certitudes. Un jour de pluie à New York est pour Woody Allen l’occasion de célébrer une nouvelle fois sa ville préférée. Il en réorganise ici la géographie intime, quitte à inventer parfois des lieux imaginaires, à l’instar du Wooster Hotel. Comme dans Stardust Memories (1980) ou Celebrity (1998), il s’y livre en outre à une réflexion très personnelle sur la notoriété à travers ce jeune couple dont il raille malicieusement l’ingénuité, mais dont il souligne en contrepartie la capacité d’émerveillement, face à des personnages plus âgés dépeints quant à eux comme blasés, à l’instar du cinéaste campé par Jude Law. Comme si, à travers la journaliste en herbe campée par Elle Fanning avec une gaucherie exquise, qui est comme la version mal dégrossie de celle qu’incarnait Scarlett Johansson dans Scoop (2006), il chantait les vertus d’une innocence éphémère.

Jean-Philippe Guerand

A Rainy Day in New York Film américain de Woody Allen (2018), avec Timothée Chalamet, Elle Fanning, Jude Law. 1h32.




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