Critique Six portraits XL d'Alain Cavalier

Publié le 16 octobre, 2018 | par @avscci

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Six portraits XL d’Alain Cavalier

Traversée au long cours avec Alain Cavalier qui présente ses trois diptyques les 17, 24 et 31 octobre. Extraits du journal filmé qu’il tient depuis 1993, ils suivent six personnages sur des périodes de quelques semaines à plusieurs années. Léon et Guillaume sont des commerçants. Léon est un petit cordonnier qui s’apprête à fermer sa boutique, dans le quartier de Paris où habite le cinéaste. Ce portrait est le plus beau, le plus harmonieux, le plus émouvant de ces six films. Là, dans un espace minuscule, au plus près d’un homme chaleureux, Cavalier atteint la perfection dans le montage, le choix des angles, des rencontres humaines et esthétiques. Le portrait de Guillaume le pâtissier, est plus lisse, moins surprenant. Jacquotte et Daniel sont débordés par leurs passions. Pour Jacquotte, filmée pendant quinze ans, ce sont les objets d’une maison de famille qu’elle est incapable d’abandonner, tandis que son mari, le grand médecin Yves Pouliquen, la regarde avec une distance bienveillante. Pour Daniel, les troubles obsessionnels compulsifs envahissent son quotidien de célibataire, de comédien et de metteur en scène sans grands succès. Le troisième diptyque chronique des « réussites ». Philippe Labro est saisi dans l’intimité d’une longue journée d’interviews télévisées, journée « marathon » selon Cavalier. Bernard Crombey, est suivi pendant dix ans dans un seul en scène théâtral qu’il promène de succès en succès. Comme tous les « portraits » dont il est l’auteur depuis trente ans, Cavalier touche au plus près de l’humain, ouvre des abîmes, met à jour des vérités, honore le métier de cinéaste.

René Marx

Films français d’Alain Cavalier (2018) : 3 programmes d’1h40 chacun.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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