Critique Shaun le mouton : la ferme contre attaque de Will Becher et Richard Phelan

Publié le 8 novembre, 2019 | par @avscci

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Shaun le mouton : La ferme contre-attaque de Will Becher et Richard Phelan

Shaun le mouton est apparu pour la première fois en 1995 dans Rasé de près, le troisième court métrage consacré aux aventures de Wallace et Gromit. Après avoir été le héros d’une série hilarante une dizaine d’années plus tard, il a eu les honneurs d’un premier long métrage en 2015, avant de réapparaître cette année dans un deuxième volet tout aussi drôle et référencé. S’attaquant cette fois au space opera, les studios Aardmaan ont propulsé Shaun dans un récit de rencontre extra-terrestre qui cite tous azimuts ET, 2001, l’Odyssée de l’espace, X Files ou encore Rencontres du 3e type. Une soucoupe atterrit en effet près de la ferme où vit Shaun, avec à son bord Lu-La, une créature rose et mauve douée de pouvoirs magiques, qui sème involontairement la panique autour d’elle. Toute la ferme se mobilise alors pour aider la voyageuse de l’espace à échapper aux agents du “Ministère de la détection d’Aliens”, et surtout à rentrer chez elle.

Une intrigue sans prétention qui est évidemment l’occasion d’une succession ininterrompue de gags plus drôles que les autres. Qu’ils s’adonnent au tir à l’arc, se mettent au bricolage, ou élaborent un plan de sauvetage alambiqué, les moutons sont toujours aussi imaginatifs, et les scénaristes aussi. Pratiquement chaque situation est détournée, et tout est susceptible de tourner à la catastrophe tout le temps. On retiendra notamment une séquence d’anthologie dans un supermarché, représentative de l’état d’esprit global du film. Si la scène est purement gratuite par rapport au reste de l’intrigue, elle est une démonstration imparable de la virtuosité technique d’Aardman, pour lequel aucun effet d’animation en stop-motion n’est impossible, mais aussi de l’immense fourmillement d’idées et de fantaisie qui est à l’œuvre à chaque plan. On assiste alors stupéfaits à une multiplication de réactions en chaîne dans lesquelles la moindre maladresse prend des proportions démesurées, jusqu’à l’anéantissement presque total du magasin.

Mais si une partie des mécanismes comiques utilisés relèvent d’un humour purement visuel, facilement identifiable par le jeune public, ces nouvelles aventures de Shaun gardent malgré tout une part d’absurdité, de parodie et de second degré, sans parler de ses multiples références cinématographiques, destinées quant à elles à séduire un public plus adulte. Aardman parvient ainsi une nouvelle fois à réconcilier toutes les générations autour d’un grand film d’animation populaire, intelligent et absolument irrésistible.

Marie-Pauline Mollaret

A Shaun the Sheep Movie: Farmageddon. Film d’animation de Will Becher et Richard Phelan (2019), avec les voix de Justin Fletcher, John B. Sparkes, Amalia Vitale, Kate Harbour. 1h30




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