Publié le 17 avril, 2018 | par @avscci
0My Wonder Women d’Angela Robinson
L’histoire vraie qui inspire ce film paraissait pourtant trop belle et emberlificotée pour aboutir à un film cohérent. Les psychologues William Moulton Marston et Elisabeth Holloway, nés tous deux en 1893, mari et femme, inventeurs du détecteur de mensonge, féministes et préoccupés par les questions sexuelles dans une Amérique puritaine et dévote, tombent amoureux ensemble d’une magnifique jeune fille, Olive Byrne. Brillante étudiante, fille et nièce de militantes féministes, elle s’installe avec eux. Quatre enfants pour deux mères et un père, dans un pays pour qui, dans les années 30, la combinaison est simplement monstrueuse. Et l’histoire n’est pas finie. Marston est aussi le créateur de Wonder Woman, la super héroïne, inspirée par Olive Byrne, le féminisme qui anime ce trio amoureux et leur goût du bondage. Marston meurt en 1947. Holloway et Byrne vivent ensemble jusqu’à la mort de Byrne en 1985. Holloway meurt à cent ans à Bethel, Connecticut. Comment faire fonctionner au cinéma une telle abondance d’éléments narratifs extraordinaires ? Faire tenir érotisme, arguments culturels, réflexions sur la pop culture, la pudibonderie ravageuse et la réussite, malgré tout, d’une configuration sentimentale vouée apparemment à l’échec ? C’est l’exploit d’Angela Robinson, pour son premier long métrage au cinéma après une carrière à la télévision. Elle évite tous les pièges, renverse les obstacles et fait tenir élégamment les ingrédients impossibles d’une histoire folle et chaleureuse. Des acteurs splendides, une surprise et un vrai bonheur de cinéma.
René Marx
Professor Marston and the Wonder Women. Film américain de Angela Robinson (2017), avec Luke Evans, Bella Heathcote, Rebecca Hall. 1h48.
Critique en partenariat avec l’ESRA.