Publié le 27 février, 2020 | par @avscci
0Mes jours de gloire d’Antoine de Barry
Le premier long métrage d’Antoine de Barry est clairement dans la lignée de son court, L’Enfance d’un chef, sélectionné à Cannes en 2016, qui mettait déjà en scène Vincent Lacoste dans le rôle d’un comédien pressenti pour incarner le général de Gaulle. Ce qui est passionnant, c’est de voir le glissement opéré sur le scénario du court pour transformer ce qui était une comédie piquante en récit initiatique plus ambivalent qui questionne sans forcément prendre de gants la masculinité, ses injonctions et ses travers.
Alors que dans le court, le personnage principal était un jeune comédien à succès sur le point de prendre son indépendance, dans Mes Jours de gloire, c’est un ancien enfant star qui n’a rien tourné depuis dix ans. Immature, sans gêne, glandeur et complètement paumé, il refuse à la fois de grandir et d’assumer la moindre responsabilité, sa seule préoccupation étant des pannes sexuelles à répétition qui lui renvoient de lui-même une image qu’il peine de plus en plus à supporter.
Avec son rythme enlevé, ses dialogues ironiques et son sens des situations absurdes, Mes jours de gloire est ainsi une comédie douce-amère qui dresse un portrait plus bienveillant que critique de son personnage. C’est probablement le principal reproche que l’on peut adresser au film, sa relative complaisance devant les travers du jeune homme, notamment dans la séquence finale. Mais on peut aussi voir dans cette conclusion la clé fondamentale du personnage, adulescent un peu pathétique qui a encore beaucoup de chemin à parcourir pour devenir un homme.
Marie-Pauline Mollaret
Film français d’Antoine de Barry (2019) avec Vincent Lacoste, Emmanuelle Devos, Christophe Lambert, Noée Abita, Damien Chapelle. 1h39.