Publié le 24 février, 2018 | par @avscci
0Mary et la Fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi
Mary et la Fleur de la sorcière est le troisième long métrage d’Hiromasa Yonebayashi, après Arrietty, le petit monde des chapardeurs et Souvenirs de Marnie. Mais c’est le premier film que le réalisateur signe en dehors du studio Ghibli. Pour autant notre homme ne s’est pas affranchi de l’influence de ses anciens patrons, désormais à la retraite (encore que Miyazaki ait annoncé qu’il allait revenir sur sa décision de mettre fin à sa carrière et faire un petit frère à son dernier opus, Le vent se lève.) Il n’est en effet pas nécessaire d’être grand clerc pour reconnaître le trait, le savoir-faire, la poésie des films d’animation japonais réalisés par Miyazaki, Takahata et tous ceux qui leur ont emboité le pas. Yonebayashi a longtemps travaillé avec les deux maîtres, il adopte leur univers (Mary suit les pas d’une autre sorcière, Kiki, créée par Miyazaki en 1989), partage leur poésie, épouse leur regard bienveillant sur le monde. Mais il choisit en même temps de situer son film hors du Japon (Mary… est adapté d’un livre signé par une romancière britannique, et il n’est pas insensé de penser par moment à la saga Harry Potter). Le réalisateur n’est pas de la même génération que Miyazaki, c’est évidemment à dessein qu’il imprime à son film un rythme que ses aînés n’imposaient plus depuis longtemps, et ce n’est pas par hasard s’il gomme certaines nuances, s’il adoucit la nostalgie qui peu à peu s’était emparée des films de ses maîtres. Les enfants n’y trouveront sans doute rien à redire, les cinéphiles les plus exigeants reverront plus volontiers Le Voyage de Chihiro ou Le Tombeau des lucioles.
Yves Alion
Meari To Majo No Hana. Film japonais d’animation d’Hiromasa Yonebayashi (2017). 1h42.
Critique en partenariat avec l’ESRA.