Critique Los adioses de Natalia Beristain

Publié le 9 mai, 2018 | par @avscci

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Los Adioses de Natalia Beristain

Rosario Castellanos (1925-1974), à peu près inconnue en France, est une des figures importantes de la littérature mexicaine. Poésie, théâtre, essai, roman, cette féministe et antiraciste militante, universitaire brillante et diplomate, a touché à tous les genres. Elle est morte accidentellement à Tel Aviv, alors qu’elle était l’ambassadrice de son pays en Israël. Pour son second long métrage, Natalie Beristain s’est concentrée sur la longue relation de Castellanos avec le philosophe Ricardo Guerra. Amours de jeunesse interrompues, retrouvailles tardives, mariage, divorce. Le film montre un homme intelligent mais incapable de tolérer la dévotion exclusive de sa femme à la littérature. Cette dévotion est symbolisée par le crépitement de la machine à écrire de Rosario, envahissant l’espace conjugal. Le sujet n’est pas tout à fait nouveau, les cadres soigneux, les quatre rôles tenus avec élégance. Les jeunes amoureux et le couple mûr se croisent dans un montage alterné habile. On est loin du vulgaire biopic, mais le récit est un peu court et les effets parfois répétitifs. Il reste la présence constante de la poésie de Rosario Castellanos, citée souvent, par Karina Gidi qui l’interprète adulte ou par les autres comédiens, qui donne envie de découvrir une artiste rarement traduite en français. Et le portrait habité d’un destin de créatrice, consciente de sa force, à la conquête de son intégrité et de son propre dépassement. René MARX

Film mexicain de Natalia Beristain (2017), avec Karina Gidi, Daniel Giménez Cacho, Tessa Ia, Pedro de Tavira Egurrola. 1h26. SORTIE EN SALLE LE 9 MAI

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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