Critique L'extraordinaire voyage de Marona de Anca Damian

Publié le 8 janvier, 2020 | par @avscci

0

L’Extraordinaire voyage de Marona d’Anca Damian

Il ne faut pas s’arrêter à l’intrigue en apparence enfantine du nouveau long métrage de la réalisatrice roumaine Anca Damian, à qui l’on doit Le Voyage de Monsieur Crulic et La Montagne magique. Si L’Extraordinaire Voyage de Marona est un film familial qui raconte à la première personne la vie d’une petite chienne au contact de ses différentes maîtres, c’est surtout un conte humaniste bouleversant, dépourvu de la moindre mièvrerie, qui interroge le sens de la vie et la quête effrénée du bonheur. Plein d’humour et de poésie, ce récit doux amer prend vie à l’écran dans un foisonnement d’idées visuelles plus excitantes les unes que les autres, à l’image du personnage de Manole dont le corps est formé de fils toujours en mouvement, de ces crêpes qui s’envolent et semblent recréer le système solaire, ou de cette ville aux traits à peine esquissés que découvre la toute jeune Marona au début du film. Anca Damian s’autorise en effet toutes les audaces et les expérimentations, mêle les styles graphiques et propose une plongée vertigineuse dans les confins d’un cinéma libéré de l’étroitesse des contraintes esthétiques ou narratives traditionnelles. Chaque temporalité est notamment dotée d’une identité formelle particulière, aux teintes ultra-vives ou plus pastel, stylisée ou carrément abstraite, qui tour à tour fait danser des ombres chinoises sur le mur ou nous emmène aux confins de la galaxie. Chaque plan est ainsi une splendeur, combinant la fantaisie et l’émotion dans un feu d’artifices de couleurs et de mouvements.

Marie-Pauline Mollaret

Film d’animation français d’Anca Damian (2019). Avec les voix de Lizzie Brocheré, Bruno Salomone, Thierry Hancisse. 1h 32.




Back to Top ↑