Publié le 12 février, 2019 | par @avscci
0La Dernière Folie de Claire Darling de Julie Bertuccelli
La plupart des films récents dans lesquels apparaît Catherine Deneuve sont incontestablement bâtis autour d’elle, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire. Celle qui reste sans doute notre dernière star n’a pas besoin d’en rajouter pour donner un éclat particulier aux histoires qu’elle sert. Quitte à jouer de façon plus ou moins appuyée sur ce qu’elle incarne aux yeux de tous. Claire Darling, à laquelle elle prête ses traits est une femme qui sentant la fin venir décide de faire un vide-grenier géant pour se débarrasser de tous les souvenirs accumulés au cours de sa vie. Ce qui permet quelques scènes pittoresques avec des acheteurs dont les motivations varient et qui apportent par moments un peu de fantaisie à un film plutôt mélancolique, quelles que soient par ailleurs les capacités de Deneuve à nous surprendre (encore). Adapté d’un roman anglo-saxon cette quête du vide (matériel et sentimental) ne manque pas de charme, le film ayant par ailleurs le grand avantage de sortir des sentiers battus. La relation pour le moins conflictuelle entre notre héroïne et sa fille ouvrant par ailleurs de nouvelles pistes de réflexion, des pistes d’autant plus troublantes que c’est Chiara Mastroianni, la propre fille de Catherine Deneuve à la ville qui lui prête ses traits. Nous ne sommes pas si loin du film de Jacob Berger, Aime ton père, où Gérard et Guillaume Depardieu étaient invités à régler leurs comptes… Un bémol quand même : Julie Bertuccelli fait trop confiance à ses comédiens pour tenir l’attention du spectateur en éveil, et comme son scénario est par moments un rien délétère, le film pâtit de certaines langueurs, qui deviennent vite des longueurs. S’insinue un ennui poli que l’on se garde de s’avouer tant la délicatesse du propos est patente, mais qui n’en est pas moins vivace…
Yves Alion
Film français de Julie Bertuccelli (2018), avec Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Samir Guesmi. 1h35.
Critique en partenariat avec l’ESRA.