Critique L'amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot

Publié le 9 octobre, 2018 | par @avscci

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L’Amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot

Si l’on s’en réfère aux titres des films l’amour peut être braque, fou, debout, nu, sauvage, bègue, interdit, aveugle ou assassin. Il est désormais flou. A l’instar de la relation qui lie les deux héros du film, qui après s’être aimés et avoir fait deux enfants décident de se séparer… sans vraiment se séparer. Puisqu’ils décident de prendre un appartement et d’en occuper chacun une aile, laissant aux enfants la pièce centrale. Sur le papier c’est à la fois étrange et formidable, dans la réalité, c’est évidemment plus compliqué dès lors que chacun cherche à retrouver une certaine liberté affective et sexuelle… Ce qui est intéressant, c’est que le projet est aussi flou que ce qu’il nous laisse voir. Parce que les frontières sont poreuses entre la fiction (et même l’autofiction) et le documentaire, entre les personnages et ceux qui les incarnent (et dans le cas des deux principaux signent aussi la mise en scène). Le résultat aurait pu être bancal, il est en fait inventif autant que chaleureux. Parce que les personnages  le sont, eux aussi (un autre film mériterait que l’on s’intéresse à l’éventuel décalage existant entre ce qui nous est donné à voir et la réalité objective). Parce que Romane BOHRINGER et Philippe REBBOT (dont ceux qui ne fréquentent pas les rubriques People des magazines ignoraient qu’ils étaient en couple) sont deux comédiens qui nous enchantent (dans des registres différents). Parce que le film ne se prend jamais au sérieux et qu’il nous entraîne sur des chemins buissonniers (cf la scène avec l’Insoumise Clémentine AUTAIN, dont il n’est pas inutile de rappeler qu’elle est aussi la fille de la regrettée Dominique LAFFIN, éblouissante dans Dites-lui que je l’aime ou La Femme qui pleure…). Romane et Philippe ont donc en commun deux enfants et un film. A eux de savoir sur quel registre ils entendent poursuivre leur union…

Yves Alion

Film français de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (2018), avec Romane Bohringer, Philippe Rebbot, Reda Kateb, Clémentine Autain. 1h37.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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