Critique Judy de Rupert Goold

Publié le 27 février, 2020 | par @avscci

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Judy de Rupert Goold

Si le triomphe de Bohemian Rapsody a été retentissant, les musiciens ne sont pas les seuls à susciter la passion. Les comédiens ont eux aussi de belles capacités à susciter le romanesque, surtout quand leur vie personnelle est cabossée, rendant plus vif encore le contraste avec le glamour hollywoodien. C’est bien sûr le cas de Judy Garland, qui était star dès l’enfance, rayonnante dans la peau de Dorothy dans Le Magicien d’Oz mais à qui la vie n’a pas fait que des cadeaux. Ecorchée vive, sensible au réconfort (passager) d’une bonne bouteille, l’interprète d’Une étoile est née a disparu prématurément… Le film de Rupert Goold la montre un an avant sa mort, alors qu’elle essaye de faire illusion au cours d’une tournée anglaise parfois laborieuse. Le film ne se prive pas bien sûr de multiplier les flash-backs et de nous montrer Judy adolescente sur le plateau du film de Victor Fleming. Mais dans cette gloire naissante, on le comprendra vite, sont présents les germes de son mal-être. Et le film de poser quelques bonnes questions sur la difficulté d’affronter le réel quand le cinéma nous invite à l’oublier… Renée Zellweger n’est pas la première à prêter ses traits à la mère de Liza Minnelli (Judy Davis l’a précédée il y a quelques années dans un téléfilm sans éclat), mais il faut bien dire qu’elle le fait avec une conviction rare, l’Oscar qui lui a été attribué n’est pas indu. Mais elle ne sera sans doute pas dernière à fouler la route aux briques jaunes…

Yves Alion

Film américain de Rupert Goold (2020), avec Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock. 1h58.




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