Critique Gloria Bell de Sebastian Lelio

Publié le 1 mai, 2019 | par @avscci

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Gloria Bell de Sebastián Lelio

Gloria était un film chilien réalisé en 2013 par un certain Sebastián Lelio. Prix d’interprétation féminine à Berlin pour Paulina García cette année-là, le film est repris aujourd’hui par son réalisateur et scénariste pour une version américaine coproduite et interprétée par Julianne Moore. Entre-temps, Lelio nous avait offert en 2017 deux très beaux films, Une femme fantastique qui remporta l’Oscar du meilleur film étranger et Désobéissance, avec Rachel Weisz. Cette nouvelle Gloria est donc passée de Santiago à Los Angeles. Elle est toujours cette femme de cinquante ans, divorcée, passant ses soirées à danser et à rencontrer des partenaires occasionnels. Comme la première version, le film repose tout entier sur son interprète principale et Julianne Moore s’expose comme Paulina García dans sa force et sa fragilité. Il s’agit pour le réalisateur de ne jamais quitter cette femme, qu’elle soit filmée seule, avec son fils ou sa fille, sa mère, son ex-mari. La rencontre centrale (et peut-être la partie la plus surprenante du film) est celle du personnage joué par Turturro, autre nouveau célibataire. Leur relation est peinte de façon assez imprévisible, sans aucun sentimentalisme et bénéficie de l’incarnation fabriquée par deux comédiens d’exception. C’est là que le film prend sa valeur, avec cette absence de mièvrerie, une dureté dans la description des sentiments qui n’est pas habituelle dans le cinéma américain moyen. La mise en scène est assez sage. On est loin, ici, de la liberté créatrice du réalisateur d’un autre Gloria, John Cassavetes, et même un peu en retrait des autres films de Lelio. Mais l’exercice vaut la peine d’être admiré.

René Marx

Film américano-chilien de Sebastián Lelio (2018), avec Julianne Moore, Michael Cera, Caren Pistorius, Rita Wilson, John Turturro. 1h41




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