Critique Bunuel après l'âge d'or de Salvador Simo

Publié le 26 juin, 2019 | par @avscci

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Buñuel après l’âge d’or de Salvador Simo

Tout juste récompensé d’une mention du jury au festival international du film d’animation d’Annecy, Buñuel après l’âge d’or, de Salvador Simo, raconte le tournage du documentaire Terre sans pain par le cinéaste espagnol Luis Buñuel en 1932. Juste après le scandale de son précédent film, L’Age d’or, le réalisateur voit toutes les portes se fermer devant lui. C’est un ticket de loterie gagnant, acheté par son ami sculpteur Ramon Arcin, qui va lui permettre de tourner à nouveau. Le film nous entraîne alors dans périple tantôt grotesque, tantôt tragique, sur les traces de ce tournage dans l’une des régions les plus pauvres d’Espagne, Les Hurdes. On voit donc Buñuel au travail, n’hésitant pas à influencer, voire à transformer la réalité pour qu’elle s’accorde mieux à ses vues. Il demande à ses comparses d’arracher la tête d’un coq, tue des chèvres pour qu’elles tombent des rochers, lance des abeilles sur un âne… Tout est bon pour arriver à ses fins, y compris organiser un faux enterrement de nourrisson.

Régulièrement, des contre-champs qui viennent mettre en parallèle les scènes reconstituées en animation pour le film, et celles extraites du véritable documentaire, permettent de mieux saisir la démarche presque idéologique qui fut celle du cinéaste. On sent toutefois que le film de Salvador SIMO, lui-même adapté d’un roman graphique de Fermin SOLIS, cherche plus à relater une anecdote historique qu’à creuser et aller au fond du sujet. Il s’arrête ainsi à la vision qu’en a eu le réalisateur, insistant bien plus sur les aspects potentiellement comiques du tournage et de sa galerie de personnages hauts en couleurs que sur les réalités historiques et humaines de l’époque.

Buñuel en el laberinto de las tortugas. Film d’animation espagnol de Salvador Simo (2018) Avec Jorge Uson, Fernando Ramos, Luis Enrique de Tomas. 1h20

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