Critique Alita : Battle Angel de Robert Rodriguez

Publié le 12 février, 2019 | par @avscci

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Alita : Battle Angel de Robert Rodriguez

Très occupé à préparer la suite d’Avatar, James Cameron a confié les clefs de la réalisation à Robert Rodriguez. Après son court métrage entièrement tourné en réalité virtuelle, celui-ci retourne ici à la science-fiction pour adapter le manga Gunnm de Yukito Kishiro. Alita : Battle Angel démarre sur un ton onirique avec une 3D qui sert l’image du film en donnant vie à Iron City, ville du XXVIème siècle en pleine reconstruction. En effet, le film nous plonge sans médiation dans un récit qui restera inachevé, sans doute en raison d’un deuxième volet à venir.

Le bleu cameronien hante le film en déclinant toute sa palette au fil des images : du bleu azur des yeux de Vector (Mahershala Ali, dans un tout autre registre que dans Greenbook) au bleu turquoise qui frappe les dalles de la ville, en passant par le bleu translucide de l’eau dans laquelle se jette Alita (Rosa Salazar).

Outre la colorimétrie très réussie, le film emprunte trop souvent la voie de l’exacerbation d’un spectaculaire parfois illégitime, appuyé par une un sound design beaucoup trop appuyé et une mise en scène manifestement colossale. Dévoilant pas à pas ses intérêts narratifs et esthétiques, Robert Rodriguez tire toute les cordes de son arc pour provoquer l’émotion d’un spectateur qu’il croit parfois un peu trop naïf et crédule. Parfois, on a le sentiment que tout est fait pour aller extirper les émotions enfouies dans le cœur des spectateurs. A d’autres occasions, cela passe pour naturel, à l’instar de la séquence où Alita participe au motorball (sport célèbre à Iron City). Les mots seront moins puissants que les images pour qualifier ce moment riche de rebondissements, de tendresse, de violence, de crise, de résolution, de crainte et d’espoir. Contrairement à d’autres films mettant à l’écran des histoires dénuées de toute pensée critique, Alita esquisse une réflexion sur le transhumanisme, en dépassant son aspect formel. La question de l’eugénisme est abordée ; et quand nous voyons Alita, nul doute quant à son efficacité.

Aymeric de Tarlé

Film américain de Robert Rodriguez (2018), avec Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly. 2h02.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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