Critique Chronique d'une liaison passagère d'Emmanuel Mouret

Publié le 15 septembre, 2022 | par @avscci

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Chronique d’une liaison passagère d’Emmanuel Mouret

Les destinées sentimentales nourrissent l’imagination d’Emmanuel Mouret qui arpente sans relâche la carte du Tendre. Il s’attache cette fois aux émois d’un couple qui vit sa passion dans la clandestinité et s’enivre de considérations verbeuses. Un homme et une femme qui semblent sortis d’un film de Woody Allen par leur verve autant que leur maladresse. Comme toujours chez Mouret, l’amour est volubile et se déploie dans des cadres propices aux grands discours. Il y a autant de Rohmer que de Guitry chez ce grand sentimental aussi attentif à ses personnages qu’à ses cadres. De la confrontation improbable de Sandrine Kiberlain, nouvelle venue dans son univers, et de Vincent Macaigne, déjà à l’affiche de son film précédent, il tire une étrange alchimie façonnée de maladresses et d’élans spontanés dont les protagonistes eux-mêmes savent qu’elle ne constituera qu’une parenthèse enchantée. Jusqu’au moment où apparaît une troisième larronne qui fait dérailler leurs certitudes. Film après film, Mouret va droit à l’essentiel. Dès lors, sa mise en scène se déploie en volutes à partir de quelques situations somme toute assez convenues dont il se plaît à broder des variations avec la complicité de deux acteurs que tout semblait séparer et dont l’association fait merveille. Avec un joker de choix en la personne de Georgia Scalliet, transfuge de la Comédie Française à laquelle il ne faut pas être un grand clerc pour prédire un avenir doré. Et puis, aussi, la classe à part d’un orfèvre de l’amour.

Jean-Philippe Guerand

Film français d’Emmanuel Mouret (2022), avec Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne, Georgia Scalliet. 1h40




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