Critique

Publié le 21 avril, 2023 | par @avscci

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Brighton 4th de Levan Koguashvili

Dans une salle de café bondée de parieurs rassemblés pour assister à des courses de chevaux, on passe d’un homme seul à une altercation entre deux de ses voisins dont l’un se voit expulsé manu militari. On s’envole alors de Tbilissi à un quartier de Brooklyn où se trouve concentrée la diaspora géorgienne new-yorkaise à qui l’artère Brighton 4 th sert de moëlle épinière géographique, en attendant une intégration souvent illusoire. Cette spécificité et la présence familière à proximité du célèbre parc d’attractions de Coney Island éveillent irrésistiblement le souvenir d’un autre film noir, Little Odessa (1994) de James Gray. L’intrigue de Brighton 4th n’apparaît que comme un prétexte à la peinture d’un monde à part qui perpétue des coutumes et des rituels venus d’ailleurs. Une intrigue minimale pour un film noir qui respecte les lois du genre en s’appuyant sur le respect d’un certain code d’honneur en milieu hostile. La puissance du film de Levan Koguashvili repose pour une bonne part sur la personnalité atypique de son interprète, un autre Levan, Tediashvili celui-là, qui brilla comme champion olympique de lutte libre en 1972 et 1976 et fut sacré champion du monde à cinq reprises. Un colosse impressionnant mû par son esprit de famille qui va devoir mettre toutes ses forces dans la bataille pour sauver ce qu’il a de plus cher, son fils, dans ce microcosme où les panneaux de circulation sont libellés plus souvent en russe qu’en anglais. Ce film lapidaire primé au festival de Tribeca donne une furieuse envie de découvrir les quatre longs métrages qui l’ont précédé depuis 2009.

Jean-Philippe Guerand

Film géorgo-russo-bulgaro-monégasco-américain de Levan Koguashvili (2021), avec Levan Tediashvili, Giorgi Tabidze, Nadia Mikhalkova 1h36.




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