Critique Black Phone de Scott Derrickson

Publié le 23 juin, 2022 | par @avscci

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Black Phone de Scott Derrickson

La sortie de Sinister a, il y a quelques années, permis de conférer un statut à Scott Derrickson, celui du petit maître de l’horreur. Petit maître, c’est mieux que rien, même s’il a dû céder son siège pour la franchise Marvel Dr Strange au grand maître Sam Raimi. Du coup, Derrickson revient aux fondamentaux de l’épouvante, qui lui a donné ses succès les plus incontestables. Le cinéaste retrouve donc le producteur Jason Blum et les deux tentent de faire ce qu’ils font le mieux : un film d’horreur à petit budget mais au fort concept, dans l’air du temps. En se basant sur une nouvelle de Joe Hill (rejeton de Stephen King), le duo nous livre donc Black Phone, où l’on retrouve des jeunes des années 1970 (effet Licorice Pizza ?), aux prises avec un pédophile assassin, et un téléphone créant une ligne directe entre le héros et les victimes passées du tueur. Le tout est amélioré par la muse officielle de Blumhouse, Ethan Hawke, qui s’en donne à cœur joie en tortionnaire d’enfants. Le metteur en scène nous rappelle ainsi qu’en termes d’atmosphères pesantes et d’images effrayantes, il possède un savoir-faire plus évolué que les adeptes épuisants du jump scare. Derrickson pense sa mise en scène, et compte avec habilité sur l’obscurité et le hors champ, retrouvant, par instants, une peur simple du noir qui constitue le meilleur du genre. Ce talent ne le sauve pas entièrement d’un scénario un peu confus, car multipliant les points de vue au risque de l’éparpillement. Petit maître, petit, mais bon, film d’horreur.

Film américain de Scott Derrickson (2022), avec Mason Thames, Madeleine McGraw, Ethan Hawke. 1h43.




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