Critique

Publié le 26 mars, 2024 | par @avscci

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Apolonia Apolonia de Lea Glob

La réputation d’Apolonia Sokol, artiste française née en 1988, est déjà bien établie dans le monde de la peinture contemporaine. La cinéaste danoise Lea Glob l’a filmée pendant treize ans, depuis ses débuts comme jeune peintre inconnue, étudiante aux Beaux-Arts, jusqu’à sa confirmation d’aujourd’hui, en passant par une expérience new-yorkaise puis californienne, des expositions en Belgique, en Turquie, au Mexique, un séjour à la Villa Médicis à Rome. Née à Paris, ayant grandi dans le quartier de la Goutte d’Or où ses parents dirigeaient une prestigieuse salle de spectacle, le Nouveau Lavoir Parisien, Apolonia Sokol a longuement séjourné aussi au Danemark, pays d’origine de sa mère. Ses parents ayant filmé son enfance régulièrement (y compris sa naissance), Lea Glob a pu ajouter des images plus anciennes à ce documentaire au long cours, fait de complicité amicale, d’échanges réguliers où l’intimité des deux femmes se mêlent à leurs préoccupations d’artistes. Ainsi qu’à l’amitié fusionnelle entre Apolonia et la militante ukrainienne Okasana Shachko, l’une des initiatrices du mouvement Femen. Le mélange entre l’itinéraire créatif de l’artiste française et la circulation complexe des sentiments amicaux entre ces trois femmes fabrique un récit très prenant, au long cours. On partage surtout les désirs, les ambitions, les déceptions et les réussites d’une créatrice en devenir, prise entre son sens de l’absolu, les réalités du commerce de l’art, les rencontres désintéressées ou pas à travers le réseau international des galeries, des écoles, des genres, des modes. La famille, la maison, les amours, les joies et les deuils, tout se mêle pour un triple portrait fait d’archives et de grandes espérances.

René Marx

Film documentaire danois de Lea Glob (2022). 1h56.




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