Critique All eyes off me

Publié le 9 juin, 2022 | par @avscci

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All eyes off me de Hadas Ben Aroya

Un soir à Tel Aviv, Danny part à la recherche de Max pour lui annoncer qu’elle est enceinte de lui. Mais le futur père vient de se lancer dans une relation avec Avishag, bien décidée quant à elle à le pousser dans ses ultimes retranchements sur le plan sexuel… Cette trame est pour Hadas Ben Aroya l’occasion de dresser le portrait d’une jeune femme moderne, à travers les points de vue de ses partenaires successifs. La réalisatrice a choisi d’en confier le rôle principal à l’une de ses amies intimes, impliquée dès l’écriture. Cette complicité s’accompagne d’un traitement de l’amour physique qui relève moins de la pornographie ou de l’érotisme que d’une sensualité débridée. La réalisatrice montre ainsi une femme libre de son corps dans une société pas toujours prête à accepter cet affranchissement ni cette promiscuité. Elisheva Weil incarne avec autant de grâce que de détermination cette femme libre qui n’a cure du regard des autres. Avec ce deuxième film d’une maîtrise qui force le respect, Hadas Ben Aroya se place parmi les espoirs les plus prometteurs de son pays en imposant un regard franc et direct qui reflète la détermination d’une génération d’affranchies. Découpé en trois parties qui se répondent par l’intermédiaire de leurs protagonistes, All Eyes off Me fait fi des conventions sociales en plaçant la jouissance et la liberté au-dessus de tout, dans un revival soixante-huitard peu insouciant. Ce film sensuel et libre n’hésite pas à séduire pour convaincre… ce qui lui sera sans doute beaucoup reproché. Qu’il semble loin le temps où la jouissance était une revendication !

Jean-Philippe Guerand

Mishehu Yohav Mishehu. Film israélien de Hadas Ben Aroya (2021), avec Elisheva Weil, Leib Lev Lenin, Yoav Hait, Hadar Katz. 1h30.  




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