Critique

Publié le 18 septembre, 2025 | par @avscci

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Mary Anning

Mary Anning

Dans la case parfois indigente du cinéma à destination d’un public familial, le
premier long métrage du cinéaste suisse Marcel Barelli fait figure d’excellente
surprise, en mettant en lumière la jeunesse de la scientifique Mary Anning
(1799-1847), considérée comme une pionnière dans le domaine de la
paléontologie. La singularité de son parcours est d’avoir fait des découvertes
capitales pour la compréhension de l’évolution des espèces, alors qu’elle était
âgée seulement d’une dizaine d’années, en trouvant notamment en 1811 un
squelette fossile d’un reptile marin disparu depuis des millions d’années,
l’ichthyosaure. Le film raconte cette quête, rendue particulièrement ardue par le
contexte de l’époque : l’impossibilité pour une fille de s’intéresser à la science, la
modestie du milieu social dont était issue Mary, et le poids de la religion –
incarnée ici par un révérend obscurantiste – qui affirme que la Terre n’a que
6000 ans. L’héroïne se bat donc sur plusieurs fronts, ce qui offre au récit à la
fois les mécaniques parfaites pour des aventures à hauteur d’enfant
(rebondissements, humour et adversité) et des thématiques extrêmement
contemporaines tournant autour des rapports de classe et de genre. Le style
graphique, conçu en collaboration avec la réalisatrice Marjolaine Perreten,
apporte une délicatesse tendre qui vient souligner la poésie des paysages (les
falaises que la fillette arpente à la recherche de fossiles) et ancrer la fiction
dans une réalité soigneusement documentée qui ne la rend que plus passionnante.
Marie-Pauline Mollaret
Film d’animation suisse de Marcel Barelli (2025), avec les voix de Camille
D’hainaut, Jason Vansilliette, Alexia Depicker, Bastien Van Dyck. 1h12.




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