Critique

Publié le 10 septembre, 2025 | par @avscci

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L’Intérêt d’Adam

L’Intérêt d’Adam

Un petit garçon hospitalisé sur décision de justice est couvé par sa mère qui est
suspectée de malnutrition. L’infirmière en chef l’autorise à rester au chevet de
son fils plus longtemps que prévu en espérant ainsi lui faire entendre raison, afin
que la maman puisse conserver la garde de son enfant. Dans son premier film, Un
monde (2021), Laura Wandel filmait la vie quotidienne d’une cour de récréation à
hauteur d’enfant, comme un espace caché aux adultes. Elle s’attache aujourd’hui

au fonctionnement d’un autre univers fermé à travers le dévouement du
personnel de santé confronté à des cas extrêmes où le dialogue devient la plus
efficace des thérapies. Autre point commun entre les deux films : leur brièveté.
Le premier durait 1h15, celui-ci deux minutes de moins. Ni l’un ni l’autre ne tirent
pourtant à la ligne. Ils témoignent de la part de sa réalisatrice d’une maîtrise
totale de leur rythme qui ne passe par aucun plan inutile, mais ne cède pas pour
autant à l’accélération artificielle dont témoigne parfois le cinéma contemporain,
de crainte de détourner l’attention des nouvelles générations biberonnées à la
vitesse. La réalisatrice se concentre sur ses interprètes et conçoit son film
comme une négociation stratégique dans… L’intérêt d’Adam. Ici intervient
l’alchimie miraculeuse de deux actrices prodigieuses, chacune dans son registre,
comme des sprinteuses courant dans des couloirs voisins : Léa Drucker qui
excelle dans un mélange de douceur et de fermeté, face à l’interprète inoubliable
de L’Evénement, Anamaria Vartolomei, sur le registre ô combien délicat de
l’introspection.
Jean-Philippe Guerand
Film belgo-français de Laura Wandel (2025), avec Léa Drucker, Anamaria
Vartolomei, Jules Delsart, Alex Descas. 1h13.




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