La Venue de l’avenir de Cédric Klapisch
Ce qui nous lie, réalisé par Cédric Klapisch en 2007, racontait l’histoire de trois frères et sœur se retrouvant pour reprendre l’exploitation vinicole de leur père, fraîchement décédé. La Venue de l’avenir débute un peu de la même manière, quand un notaire réunit une trentaine de femmes et d’hommes qui ne se connaissent pas, mais qui ont en commun d’être les descendants d’une même femme dont le film va raconter l’histoire. Multipliant pour la circonstance les allers-retours entre la fin du XIXè siècle et aujourd’hui. Pour constater que tout a changé en l’espace de 130 ans, entre le moment où les frères Lumière organisaient une première séance de spectacle cinématographique et celui où Klapisch en rend compte. Tout, sauf l’essentiel. A savoir les questions que l’on se pose quand on commence à sortir de l’adolescence et qu’il faut choisir quel chemin emprunter. Une question qui, à y regarder de plus près, est au centre de tous les films de l’auteur du Péril jeune. Une question à laquelle est confrontée l’ancêtre (qui n’était qu’une frêle jeune fille à l’époque où on fait sa connaissance) et l’un de ses descendants, un jeune vidéaste parisien. Ce jeu de miroirs est parfaitement agencé par Cédric Klapisch dans ce film-somme, qui nous séduit autant qu’il nous intrigue, qui nous donne à voir autant qu’à réfléchir, qui rend amoureusement hommage à toutes les formes d’art tout en nous tirant les larmes des yeux…
Yves Alion
Film français de Cédric Klapisch (2025), avec Suzanne Lindon, Sara Giraudeau, Vincent Macaigne, Vassili Schneider, Julia Piaton. 2h06.