Critique

Publié le 14 août, 2025 | par @avscci

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En boucle

C’est le deuxième film de ce cinéaste né en 1987. Son premier, Beyond the
Infinite Two Minutes (2020), n’avait été diffusé en France qu’en VOD. Il traitait
déjà d’une boucle temporelle apparemment infinie qui reprenait toutes les deux
minutes. C’était sur le ton de la science-fiction, alors que dans ce nouveau film, la
boucle temporelle se produit dans un cadre intime, une auberge, un ryokan du
village de Kibune, proche de Kyoto. Un paysage montagneux, enchanteur, où
Yamaguchi a tourné en hiver, s’adaptant aux caprices de la météo, vent, pluie,
neige. Le personnage central, une employée de l’auberge, reprend sans cesse le
même parcours, partant du bord d’une petite rivière pour traverser à nouveau les
couloirs de l’auberge. Elle y croise les clients, le personnel, les voisins de
l’établissement. Si cette présentation fait craindre un récit monotone ou
ennuyeux, c’est tout le contraire qui se produit. Les variations (comme en
musique) sur le même thème sont d’un grand raffinement, marqué par l’humour
délicat et brillant à la fois d’un scénario signé Makoto Ueda. On sourit d’un bout
à l’autre, d’autant plus que tous les personnages, conscients d’être pris dans un
piège temporel, proposent constamment de nouvelles solutions pour y échapper,
ou s’y adapter. C’est très drôle, la réflexion sur l’emprise du temps sur les
individus est subtilement menée. Qualités burlesques, qualités de mise en scène :
on aurait presque souhaité que le scénario aille encore plus loin dans la folie et la
méditation sur la « prison mentale » où sont piégés ses personnages. 
René Marx
Ribâ, nagarenaide yo. Film japonais de Junta Yamaguchi (2025), avec Gôta
Ishida, Manami Honjô, Riko Fujitani. 1h26




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