Critique

Publié le 21 juillet, 2025 | par @avscci

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Dangerous Animals

C’est ironiquement au moment même où l’on célèbre le cinquantenaire des Dents
de la mer de Steven Spielberg que l’Australien Sean Byrne brode autour de la
menace tapie sous les eaux. Il met en scène pour cela un loup de mer
psychopathe qui emmène au large ses victimes expiatoires afin de les sacrifier
ensuite comme appâts humains. Jusqu’au jour où ce fils taré de Poséidon jette
son dévolu sur une surfeuse profilée qui va lui donner du fil à retordre avec une
hargne d’autant moins commune qu’il a osé perturber sa journée de glisse. La
mécanique parfaitement huilée joue évidemment sur des psychoses que le cinéma
s’est chargé d’exacerber, avec comme maître de cérémonie un dingo aux faux
airs de… Richard Dreyfuss. Qu’importent les invraisemblances, à commencer par
la candeur des victimes auxquelles on a sans cesse envie de crier de s’enfuir. Le
cahier des charges déroule son scénario programmatique avec une jubilation

communicative. Dangerous Animals perpétue cette tradition du cinéma australien
qui consiste à dépeindre des autochtones pour le moins dérangés et toujours
prompts à se muer en tueurs en série. Là où Mad Max et tant de psychopathes
locaux utilisaient le bush et les grandes étendues désertiques comme terrains de
jeu privilégiés, l’action se déporte ici au-delà des côtes, ce qui n’est pas
franchement plus rassurant, compte tenu de la nature de la faune sous-marin.
Dès lors, le film réussit la gageure de faire du neuf avec du vieux, tout en
prenant un malin plaisir à inverser les rôles en jouant des situations les plus
convenues pour les retourner à son avantage.
Jean-Philippe Guerand

Film australien de Sean Byrne (2025), avec Jai Courtney, Hassie Harrison, Josh
Heuston 1h33.




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