Aux jours qui viennent
Un premier film. Signé par une femme. Qui traite d’une relation (pour le moins) toxique
entre un homme et une femme (et même deux femmes). Comme un passage obligé après
des années de non-dits. A l’instar de Baya Kasmi (Je suis à vous tout de suite) ou de
Charlène Favier (Slalom). Un courage nécessaire, mais certainement pas suffisant pour
signer un beau film. Mais qui ne l’interdit pas non plus. Et Aux jours qui viennent est de
ce point de vue une belle réussite. Les personnages sont vibrants, la situation tendue
comme une peau de tambour, mais sans jamais verser dans la caricature. L’homme au
comportement toxique (violence, jalousie, possessivité) n’est jamais un monstre de foire
mais un paumé capable d’éclairs de tendresse. C’est Bastien Bouillon qui prête ses traits
à ce personnage difficilement défendable, il fait montre de trésors d’ambiguïté. A ses
côtés une petite fille qui crève l’écran (et qui à bien des égards est la plus adulte de
tous ceux qui apparaissent à l’écran). Et deux comédiennes qui nous chavirent : Zita
Hanrot (mais ce n’est pas une découverte) et Alexia Chardard, que l’on connaît moins
mais qui semble prendre plaisir à choisir ses rôles sur le fil (pour Kechiche ou Verhoven).
Ils ne sont pas pour rien dans la réussite de ce film qui à bien des égards rappelle
l’excellent Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand. Tout cela est sans doute de la fiction,
mais qui ravive quelques souvenirs insoutenables de faits divers autour des violences
faites aux femmes et donne de ce fait une force, une texture, une épaisseur au film…
Yves Alion
Film français de Nathalie Najem (2025), avec Zita Hanrot, Bastien Bouillon, Alexia
Chardard. 1h40.