Critique

Publié le 18 septembre, 2025 | par @avscci

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L’Homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme

L’Homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme

Pierre Richard, star mondiale (puisqu’il faut le rappeler) n’avait pas réalisé de
film depuis 1997. Habitant à Gruissan depuis une quarantaine d’années, il y « fait
du vin », près des étangs, non loin de la mer. Il a eu le désir, à 90 ans, de raconter
ses amis pittoresques, la recherche d’un ours échappé d’un zoo voisin, la
complicité entre un vieil homme et un garçon hypersensible et doux dont on
comprend assez vite qu’il est ce qu’on appelle un « autiste de haut niveau » (ce
qu’on appelait « Asperger » il n’y a pas si longtemps). Sous le regard posthume et

très joyeux de Jacques Rozier, avec qui il tourna Les Naufragés de l’île de la
tortue il y a un petit demi-siècle, Pierre Richard se laisse voguer dans une
chronique quotidienne des bonnes relations de voisinage (qui existent vraiment),
de l’inquiétude sur l’avenir d’une planète fragilisée, se baladant dans un scénario
tranquillement adapté au jour le jour parce que le réalisateur en avait
simplement envie. Ce qui donne un film tout en imprévus, ne ressemblant à rien de
contemporain, mais fidèle à Rozier… et à Pierre Richard. Le film est de la famille
du Yoyo de Pierre Étaix (1965) où déjà un milliardaire abandonnait tout pour
jouir enfin du temps qui passe. C’est aussi la biographie du cinéaste qui nourrit
cette comparaison, puisqu’il a grandi dans un château et s’en est enfui un jour
pour faire l’acteur. Le charme délicat des grands burlesques embellit le nouveau
film du cinéaste heureusement revenu à son art.
René Marx
Film français de Pierre Richard (2025), avec Pierre Richard, Timi-Joy Marbot,
Gustave Kervern. 1h28.




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