Critique

Publié le 17 février, 2024 | par @avscci

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Vivants d’Alix Delaporte

Pour son troisième long métrage après Angèle et Tony (2010) et Le Dernier Coup de marteau (2014), la réalisatrice Alix Delaporte a choisi de plonger en immersion dans une agence de presse audiovisuelle où débarque une nouvelle recrue qui se fait une très haute idée de ce métier, sans en mesurer les contraintes et les servitudes. Au contact de ces baroudeurs qui lui donnent l’impression d’avoir tout vu et tout vécu au point d’apparaître parfois usés sinon désabusés, elle va découvrir qu’il y a davantage de reportages anodins que d’événements sensationnels, mais que tout est toujours une question de regard. La principale qualité de Vivants est d’aller à rebours des scénarios qu’on associe généralement à ce métier qui a fourni tant de héros de cinéma inoxydables. La routine y côtoie en permanence l’événementiel et la nécessité de témoigner l’emporte sur la recherche systématique du scoop qui a nourri tant de personnages de cinéma et statufié la figure du journaliste comme un témoin indésirable sinon carrément un justicier de substitution. C’est ce que découvre la débutante campée par Alice Isaaz, enfin dans un rôle vraiment intéressant, face à ces baroudeurs chevronnés qu’incarnent Roschdy Zem, Vincent Elbaz, Pascale Arbillot, Pierre Lottin et Jean-Charles Clichet, tiraillés entre l’exigence de rendement que manifeste leur hiérarchie et la quête insatiable d’authenticité pour laquelle ils ont choisi ce beau métier qui consiste à informer. Et même s’il émane de cette chronique chorale un idéalisme parfois naïf, certaines vérités demeurent toujours aussi cruciales à rappeler.

Marie-Pauline Mollaret

Film franco-belge d’Alix Delaporte (2023), avec Alice Isaaz, Roschdy Zem, Vincent Elbaz, Pascale Arbillot, Pierre Lottin, 1h23.




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