Critique Un endroit comme un autre d'Uberto Pasolini

Publié le 8 décembre, 2021 | par @avscci

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Un endroit comme un autre d’Uberto Pasolini

Sans lien de parenté avec Pier Paolo, mais neveu de Luchino Visconti, Uberto Pasolini, Italien devenu très jeune banquier à Londres, fut l’heureux producteur de The Full Monty. Son second long métrage comme réalisateur, Une belle fin, film étrange sorti en 2013, montrait un employé municipal extrêmement scrupuleux chargé dans une banlieue de Londres des défunts abandonnés, ceux que leur famille a oublié volontairement ou pas, chargé du mystère de la vie et de la mort de ces anonymes, souvent seul à célébrer leur fragile souvenir. La mort est à nouveau présente dans ce troisième film : il s’agit de la disparition annoncée d’un jeune père atteint d’un cancer. La mère de son petit garçon s’est volatilisée depuis longtemps, elle a rejoint sa Russie natale sans laisser de trace. Il lui faut trouver une famille pour adopter l’enfant, il faut qu’il choisisse ceux qui lui succéderont. Choix terrible. La fiction, à la manière réaliste des Anglais, suit au plus près la réalité sociale, au gré des visites aux éventuels adoptants. John et Michael recherchent la famille idéale dans Belfast comme Bruno et Antonio poursuivaient des voleurs de bicyclette dans les rues de Rome. D’une tendresse et d’une délicatesse extraordinaires, le cinéaste n’appuie jamais un effet. Il a voulu, comme il le dit, suivre « des émotions plutôt que des situations. » À quatre ans et demi, Daniel Lamont est un acteur aussi puissant que James Norton, son père attentionné et condamné. Un endroit comme un autre ou l’irrésistible émotion.

René Marx

Nowhere Special. Film anglais d’Uberto Pasolini, avec James Norton et Daniel Lamont. 1h36




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