Critique

Publié le 6 octobre, 2022 | par @avscci

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Un beau matin de Mia Hansen-Love

Film après film, Mia Hansen-Love tresse une œuvre attachante, dont Un beau matin est un incontestable fleuron. Au centre, Léa Seydoux, dans un rôle aux antipodes de celui qu’elle tient dans le film de Cronenberg. Elle incarne ici une jeune femme qui tente de trouver sa place entre deux hommes. Le premier, son père, est en train de perdre la boule, victime d’un Alzheimer qui le condamne à n’être plus que l’ombre de celui qu’il fut (un intellectuel brillant). Le second un ami qui devient son amant, mais sans avoir une idée très claire de ce qu’il veut faire de cette relation. Mais les figures féminines ne sont pas non plus absentes : sa mère a quelques idées définitives sur le sens de la vie et sa fille pré-adolescente demande beaucoup d’attention. On s’attache à cette petite famille sans que la réalisatrice ne nous sollicite de façon éhontée. Le cheminement des personnages nous touche, nous fait sourire, une chronique du temps présent qui semble couler de source. Mais qui, on s’en rend compte, a demandé beaucoup de doigté, de savoir-faire. Dans son film précédent, Bergman’s Island, Mia Hansen-Love s’était mise en scène pour nous faire part de ses doutes, de ses hésitations, des carences de son inspiration. Un beau matin devrait la rassurer : son cinéma est de ceux qui sous prétexte de dérouler ses angoisses existentielles sait nous parler d’égal à égal, dont nous pouvons nous imprégner avec plaisir…

Yves Alion

Film français de Mia Hansen-Love (2022), avec Léa Seydoux, Melvil Poupaud, Pascal Greggory, Nicola Garcia. 1h52.




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