Critique

Publié le 29 octobre, 2023 | par @avscci

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The Old Oak de Ken Loach et Paul Laverty

L’affiche du film associe le réalisateur et Paul Laverty, son scénariste depuis Carla’s Song (1995). C’est un film « de » Loach et Laverty. Leur point de départ est la région minière du Nord de l’Angleterre où eurent lieu les grèves héroïques mais vaines de 1984. Quarante ans plus tard les répercussions de cette défaite continuent à frapper ce qui reste de population. Plus d’infrastructures, plus de vie sociale et surtout plus aucun sentiment de solidarité, de destin collectif. Perte de foi et extrême-droite dévorant les esprits. Dans l’une de ces villes dévastées arrivent des réfugiés syriens. Il faudrait donc aider des musulmans, des femmes voilées, des miséreux plus miséreux que nous ? Le mélodrame social est assumé par Loach et Laverty, avec raison. Comme au temps du Voleur de bicyclette, de Miracle à Milan, ne pas faire appel à la fibre sentimentale du spectateur équivaudrait à oublier les enjeux essentiels de ce type de situation. Les enjeux humains. Donc les sentiments. Donc le mélodrame. Les personnages sont un tenancier de pub, ce Vieux Chêne qui donne son titre au film, un homme qui n’espérait plus rien et tenait le dernier lieu où circulait la parole, et une jeune fille syrienne détentrice de l’appareil photo de son père resté au pays. Puis des ouvriers racistes, des militants solidaires, des réfugiés qui sont aussi des individus, des personnes. Le film est très beau, très émouvant. Il touche à l’essentiel.

René Marx 

Film britannique de Ken Loach et Paul Laverty (2023), avec Dave Turner, Ebla Mari, Claire Rodgerson, Trevor Fox. 1h53.




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